Avec une pesanteur toute universitaire, le grand spécialiste français de la finance internationale s’interroge doctement : ne serait-il pas pensable que l’économie mondialisée produise, par sélection quasi naturelle autant que par volonté politique, un système monétaire avec une seule monnaie, le dollar ? Dans cette hypothèse, l’euro, le yen et quelques autres monnaies joueraient alors au mieux le rôle de joints flexibles, au pire celui de faire-valoir. La réponse est nuancée. Elle prend appuie sur une analyse très fine des expériences passées, notamment celle, toute récente, de l’euro qui a surpris par sa faiblesse. Le grand mérite de cette étude universitaire est d’intégrer dans les analyses la dimension politique de la monnaie. Non pas simplement la revendication un peu primaire au nom de la souveraineté monétaire et du droit de seigneuriage, mais au sens plus large du lien organique du vivre ensemble dans une société localisée. La monnaie est davantage nécessaire aux pays à l’Etat naissant (il s’en est créé plus d’une centaine au cours des cinquante dernières années) qu’aux pays aux structures socio-économiques confirmées. Chemin faisant, sont parfaitement mises en valeur les conditions organisationnelle et législative pour que se déploie une zone monétaire optimale. Cet ouvrage donnera à réfléchir aux étudiants et à penser aux anciens étudiants.