L’intégrisme se révèle comme la maladie de l’islam. Mais pour le comprendre, encore ne faut-il pas se contenter d’une lecture univoque de l’histoire musulmane. Les civilisations occidentales et orientales sont par trop imbriquées les unes dans les autres, en rapport d’affrontement, de confrontation l’une par rapport à l’autre. Ainsi, la lecture de l’auteur, en forme d’essai, nous donne-t-elle à voir ce jeu dans lequel l’islam s’oppose à l’autre. Celui-ci a aussi changé de nature. Il n’est plus seulement l’Européen des empires et des colonisations. Il est aussi l’Américain qui pratique lui aussi une logique impériale, logique d’affirmation de la force et de la domination, logique dans laquelle l’économie tient une part importante. La disparité des politiques appliquées aux pays arabes ou à Israël entretient l’antagonisme. Face à lui, le geste techniquement parfait et esthétique des attentats du 11 septembre se donne à voir comme une incomplétude, une incapacité à s’opposer, comme la manifestation d’un ressentiment quasi nietzschéen. Presque trop ambitieuse pour l’ampleur de l’ouvrage, cette lecture est très suggestive.
4 juin 2012