Notre société néolibérale va dans le mur. Les inégalités augmentent au niveau national et global. La crise écologique demande une réponse mondiale mais divise les gouvernants, comme on l’a vu avec l’échec du sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique en décembre 2009. S’inspirant de l’ouvrage d’Ivan Illich, De la convivialité (1973), Marc Humbert fait dialoguer trois intellectuels français sur les « conditions pour la transition vers une société conviviale où l’on puisse vivre ensemble et ‘s’opposer sans se massacrer’ (M. Mauss) ». On retiendra particulièrement l’intervention du sociologue Alain Caillé. Dans une synthèse magistrale des théories envisagées, celle de la justice, celle de la reconnaissance ou du care, celle prônant la reconnaissance d’autres indicateurs (P. Viveret et J. Gadrey), ou une société de décroissance (S. Latouche) avec une autolimitation choisie, il en met en lumière les limites. Cette société devra être anti-utilitariste dans un monde où la croissance n’est plus assurée comme continue. Cela passera par la lutte contre les inégalités, mais plus encore, face à l’individualisme actuel, par un nouveau récit quasi religieux séculier qui puisse entraîner le monde dans une vraie social-démocratie comme issue vers la société conviviale. Voici un petit livre à la lecture aisée qui ressaisit et approfondit les diverses thématiques actuelles en ébauchant des solutions nouvelles.