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Sociologie politique du Moyen-Orient

La Découverte, 2011, 128 p., 9,50 €

L’encre n’est pas sèche encore, que l’actualité a rendu presque obsolète ce petit livre. Les événements qui secouent le monde arabe depuis janvier 2011 se passent apparemment loin de l’univers politique décrit par Hamit Bozarslan. Là où il voit la fatigue sociale et la démobilisation durable, surgit l’effervescence d’une jeunesse qui mobilise par internet; là où il s’attarde sur la prégnance de l’islam, Frères musulmans et consorts sont discrets ou marginalisés; là où il exalte la figure du héros, des mouvements anonymes s’en prennent aux pouvoirs usés. Personne, il est vrai, n’avait prévu cette explosion brutale et la sociologie politique a participé à l’aveuglement général. Le reproche que l’on aurait pu faire à ce livre devient alors sa principale qualité, car Hamit Bozarslan s’intéresse surtout à l’évolution historique des sociétés étudiées. Ses analyses portent pour l’essentiel sur les années 1970 à 2000. Ainsi, son insistance sur l’autoritarisme et sur la reproduction des États éclaire le passé plus que le présent. Son livre restera utile pour connaître l’arrière-plan historique de la mutation en cours au Moyen-Orient.

Sylvain Urfer
21 juin 2011
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