Le thème du « déficit démocratique » de l’Union européenne (UE), un sujet fort débattu, est abordé dans ce livre dans une perspective originale en s’intéressant à l’« impact différentiel » exercé par le système de gouvernance de l’UE sur les pratiques démocratiques et les régimes politiques des États eux-mêmes. Après avoir caractérisé le concept d’« État-région » pour désigner le système de gouvernance de l’UE, l’auteur concentre son analyse sur quatre pays : la France et la Grande-Bretagne, au système politique unitaire, l’Allemagne et l’Italie, au système politique composé. Le déficit démocratique européen vient en réalité des États membres, non de l’UE. « Le cœur du problème » de la démocratie en Europe réside moins dans les changements imposés par l’UE aux pratiques démocratiques nationales, que dans le fait que ces changements sont souvent « passés sous silence » au niveau national. L’auteur propose de relever ce défi démocratique afin de faire accepter à l’échelon national les changements institutionnels induits par l’Union, qu’elle souhaite à l’avenir plus différenciés (« à la carte »). D’une grande rigueur de présentation, avec un souci pédagogique perceptible à chaque étape, cet ouvrage à la bibliographie conséquente captivera l’étudiant(e) en sciences politiques ou en questions européennes, mais sera probablement un peu plus difficile d’accès au citoyen profane.