Une approche novatrice sur un sujet rebattu, qui restitue l’actuelle mondialisation dans le panorama de l’histoire de l’humanité. Nayan Chanda fait remonter la mondialisation à la première migration humaine; l’analyse de la structure de l’ADN permet en effet aujourd’hui de reconstituer la colonisation du monde pendant toute la préhistoire. La mondialisation débuta bien il y a 60 000 ans, lorsque le petit groupe des premiers hommes de l’Afrique orientale occupa progressivement le Croissant fertile, l’Asie, l’Australie et l’Europe, pour atteindre l’Amérique à travers le détroit de Béring. L’auteur retrace ensuite les tentatives d’unification auxquelles ont procédé pendant des siècles les aventuriers, les missionnaires, les soldats et les marchands : leurs succès furent fugaces, mais tous ont rapproché les peuples, créé des liens, d’argent, de sujétion ou de communion. Le lecteur prendra connaissance avec intérêt de l’intensité des relations nouées par les riverains de l’Océan indien entre Asie, Europe et Afrique; il lira avec étonnement les sagas mondiales du coton et du café, de l’esclavage et des maladies. Paradoxalement, la moins bien traitée par l’auteur est l’actuelle mondialisation économique et technologique, qui nivèle les cultures et accroît les inégalités. Rien d’étonnant à cela : l’histoire n’en est pas encore ébauchée! Un livre original, stimulant, qui sort des certitudes.