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L'Église, le pouvoir et les religions dans la mondialisation

Giancarlo Zizola Desclée de Brouwer, 2010, 308 p., 32 €

Cet ouvrage rassemble, à côté d’une analyse très fine de la communication romaine touchant les questions posées à l’Église par la société moderne (l’islam, l’éthique biomédicale, la laïcité dans une société pluraliste) une évocation du philosophe italien Quinzio et deux interviews, l’une de Pasolini, l’autre de Levinas. L’auteur suit de près les paroles et gestes pontificaux ; il les resitue dans l’antagonisme entre le courant d’aggiornamento (adaptation aux transformations historiques, sociales, etc.) qui semblait l’emporter au Concile Vatican II et le courant intégraliste qui trouve aujourd’hui des alliés chez les déçus de la modernité, apeurés par la mondialisation et le pluralisme qu’elle entraîne. L’enjeu est celui d’une éthique publique capable de sauvegarder à la fois l’autonomie de l’individu, condition de sa responsabilité et de sa dignité, et le respect des plus faibles, sans tomber ni dans le moralisme qui ne laisse à la conscience aucune autre alternative que l’obéissance à l’autorité, ni dans l’éthique procédurale dont on sait depuis Karl Marx qu’elle fait le jeu des puissants. S’inspirant des grandes traditions intellectuelles, où se croisent Al Kindi, Simone Weil, Habermas, Jean-Paul II, ou Engelhardt, l’auteur réussit un essai tout en nuances bien adapté à la complexité de notre temps.

Étienne Perrot
12 décembre 2010
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