Mémoire année zéro
Emmanuel Hoog Seuil, 2009, 208 p., 18 €Ancien président-directeur général de l’Ina, Emmanuel Hoog nous offre un beau livre de réflexions sur les rapports compliqués de la mémoire et de la culture à l’heure d’Internet et d’une certaine inflation mémorielle : si le souvenir est privé, la mémoire est politique. Facteur de cohésion du groupe, on l’exalte ou on l’efface. Mais ressasser nostalgiquement une histoire nationale fantasmée, tout comme rentrer peureusement dans la coquille identitaire n’est plus de mise à l’heure de la mondialisation et de la rencontre des cultures. L’identité nationale est-elle encore un absolu face à l’effervescence technologique actuelle ? Mais avons-nous le droit de tout transmettre sans sélection ni hiérarchisation aux générations futures ? Comme voie de solution, l’auteur plaide d’abord pour le filtre du droit à l’oubli. Il cherche surtout à réhabiliter les conditions : recherches, rituels, goût du risque, distance…-pour l’éclosion d’une culture actuelle du « vouloir être ensemble ».
6 juillet 2010