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Essai sur l’œconomie

Pierre Calame Éditions Charles Léopold Mayer, 2009, 586 p., 25 €

Fruit des réflexions d’un honnête homme qui a consacré sa vie au bien commun, cet essai formule quelques propositions et des principes capables de guider les décideurs de bonne volonté vers une société durable. Pierre Calame prend acte de la mondialisation, cette solidarité écologique et technique planétaire, qu’il ne confond pas avec la globalisation économique jugée avec raison transitoire. Il prend appui sur une critique bien venue de l’économie classique, idéologie prétentieuse qui réduit la complexité des sociétés historiques à une logique unidimensionnelle, la rationalité instrumentale, prétendument universelle, et qui refoule les problèmes de pouvoir et de répartition des richesses sur le champ moral et politique, hors de la sphère économique. Les corollaires qu’en tire l’auteur ne sont certes pas nouveaux, mais ils ont le mérite d’être rassemblés en un tout qui réunit la gouvernance économique et politique - ce qu’il appelle passer de l’économie à l’œconomie, régulation d’une maison (mais à l’échelle de la planète), comme dit le sens littéral. Traçabilité des produits, sanctuarisation des services non marchands, attention à la légitimité des institutions, des règles et des pouvoirs, tout cela au service de ce qu’ignorait l’économie classique : la singularité des itinéraires et des personnes et, faudrait-il ajouter, des institutions. Le plus original des principes énoncés par Pierre Calame porte moins sur la démocratie substantielle que sur la mise en valeur du territoire. Voilà un enjeu qui sonne comme un défi aux yeux des partisans d’une globalisation irréversible. Il reste douteux que la logique du territoire atténue vraiment la complexité et les contradictions propres à toute vie sociale.

Étienne Perrot
11 juin 2009
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