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Russie. L’envers du pouvoir

Marie Mendras Odile Jacob, 2008, 334 p., 26,90 €

Pour nous faire comprendre la Russie, Marie Mendras rappelle d’abord la logique qui, en cinq siècles, a fait passer la Rous (« pays russe ») à la Rossiia (« État de toute la Russie »). Devenue impériale par l’in tégration de nationalités très diverses sur un territoire en continuité géographique, la Russie était le domaine du tsar. Un modèle prolongé par l’Urss, qui pourrait reprendre forme aujourd’hui. Entre temps, « l’apparition d’une société extérieure, (…) princi palement le monde occidental, a permis la transformation de la société traditionnelle. En ouvrant l’Urss, Gorbatchev a brisé le socle du système : la forteresse assiégée » (p. 48). A l’inverse, « le système Poutine » traduit une volonté de fermeture dont les instruments sont identifiés : unanimité et autocratie, enrichissement et connivence des élites. Vladimir Poutine « déconstruit » les institutions publiques et dirige seul, avec l’appui de ses proches, créant une « société de défiance » où l’on ne sait si les citoyens sont victimes ou consentants. Marie Mendras souligne que le modèle poutinien n’est pas la restauration d’un État fort, adapté aux particularités russes, dont le pays aurait besoin ; mais l’instauration d’un Etat dirigiste et prédateur, hostile aux libertés et brutal avec les autres. Avec une réserve : si Poutine a pu asseoir son projet sur la prospérité retrouvée grâce au prix des matières premières, la crise de l’économie mondiale pourrait, surtout si elle devait durer, remettre en question un édifice moins solide qu’il n’y paraît…

Joseph Hugo
6 juin 2008
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