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Le principe d’obligation

Bruno Bernardi Vrin/EHESS, 2007, 329 p., 35 €

Très solide lecture, sur une question fondamentale du politique et du social. On le sait assez, nous vivons un temps de « déliaison », d’« épuisement des modèles traditionnels de l’obligation et crise du lien critique ». « L’exigence de l’autonomie morale », elle, « paraît trop haute et abstraite », « le sentiment de l’obligation semble [du coup] s’évanouir ». L’analyse est fort bien menée, à travers surtout l’histoire de la pensée de droit naturel, et le débat avec Rousseau. L’ouvrage rappelle aussi utilement le « civisme-patriotisme » qui fut si important mais se meurt. L’auteur a confiance, en définitive, dans une nouvelle modernité, par delà notre tristesse « postmoderne » : « Perdue l’évidence du lien de fait, l’obligation morale, dit-il, ne peut être que voulue : d’une volonté personnelle et morale, d’une volonté commune et politique ». « Faire de l’exercice de la liberté politique la source [même] du lien social ». Il y a du vrai en cela, encore faut-il faire apparaître les conditions de cet exercice. J’ai pensé au livre fameux du père Gaston Fessard, Autorité et Bien commun.

Jean-Yves Calvez
13 juin 2008
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