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Les papes, l’Eglise et l’argent. Histoire économique du christianisme des origines à nos jours

Philippe Simonnot Bayard, 2005, 806 p., 49 €

Le sujet appelle un rire narquois. La lecture un coup de chapeau. Disons le tout net, cette histoire économique n’est pas l’œuvre d’un historien. Mais l’auteur prend la peine d’aller puiser aux bonnes sources, ce qui fait de cet ouvrage un honnête compendium de la foule des événements factuels et institutionnels qui ont conditionné depuis deux mille ans la vie organique de l’Eglise catholique romaine. Les effets financiers (bénéfiques pour l’Eglise d’Italie) de la dénonciation du concordat mussolinien, les opérations douteuses de l’IOR à l’époque de Marcinkus, le silence de l’Eglise depuis 1830 concernant le prêt à intérêt, et bien d’autres thèmes délicats (les indulgences qui ont permis de financer la Basilique Saint Pierre à Rome, les croisades, les Templiers) sont traités avec une discrétion qui montre une certaine intelligence des situations. Les catégories économiques utilisées par l’auteur (l’offre, la demande, l’économie de réseau, la théorie de l’agence, l’équivalence fiscale entre prélèvement obligatoire et don des fidèles, et qui n’est pas sans rappeler la théorie de l’équivalence ricardienne entre les emprunts publics et les impôts) tous ces instruments d’analyse économique paraîtront un peu trop simples pour rendre compte d’un mouvement historique de vingt siècles répandu sur toutes les parties du monde. Mais c’est la rançon de cette sorte de pari fou de faire l’histoire économique d’une institution… qui pose la gratuité et la méfiance envers l’argent au fondement de son être-au-monde.

Étienne Perrot
14 juin 2006
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