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Au nom de l’Autre Réflexions sur l’antisémitisme qui vient

Alain Finkielkraut Gallimard, 2003, 36 p., 5,5 €

Le nouvel essai d’Alain Finkielkraut est court. Comme la taille de l’ouvrage et son sous-titre le laissent penser, c’est une réflexion à brûle-pourpoint sur l’actualité. Quatre chapitres traitent successivement de l’Holocauste, du 21 avril 2002, du conflit israélo-palestinien et de l’antisémitisme en France. Finkielkraut ne dément pas sa réputation de philosophe hors normes et dérangeant : sa pensée progresse grâce à une succession de ruptures et de renversements. Sa cible : ceux qu’il nomme « les danseurs » du 1er mai 2002, « le camp du sourire », « les hommes humains », « la société métissée » ou « le camp du respect ». Selon lui, les intellectuels et les médias font fausse route dans leur analyse de la violence entre les communautés juives et arabo-musulmanes en France, parce qu’ils appliquent des catégories d’analyse du réel héritées de l’après-guerre, qui érigent l’Autre en absolu. Ce qui lui fait conclure sur une note ironique et grinçante : «les Gaudin antichauvins (…) ont tiré de l’histoire cette leçon impeccablement généreuse : quoi qu’il arrive, prendre toujours le parti de l’Autre ». Mais l’Autre, ce n’est pas le Juif …

Anne Brunon-Ernst
6 juin 2004
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