Contrairement à ce que le titre semble indiquer, il ne s’agit pas d’une réflexion sur l’euthanasie, mais d’une histoire de la diaconie du Var, créée il y a plus de vingt-cinq ans pour aider le diocèse de Fréjus Toulon à prendre au sérieux les engagements solidaires. La diaconie du Var a quelque chose d’assez étonnant et de singulier, du fait du foisonnement d’initiatives auxquelles elle a donné lieu dans de multiples directions : accueil en urgence de personnes à la rue et accompagnement dans la durée, entreprise d’insertion (Azur Linge et jardins potagers), culture (théâtre de la Gargouille, émissions de radio), accompagnement du deuil, pèlerinages, fraternité Saint Laurent, dialogues interreligieux, pour n’en citer que quelques unes. Cette créativité tient sans doute beaucoup au charisme de Gilles Rebèche, diacre qui a longtemps animé ce réseau. Un des traits spécifiques de la diaconie apparaît à la lecture : s’y conjuguent l’attention aux personnes (l’ouvrage est constitué en bonne part d’une série de portraits souvent savoureux), le souci institutionnel (pas seulement les locaux et les finances, mais aussi les gens pour les faire vivre, les chartes pour y mettre un esprit), et enfin, la vigilance politique ; le tout, en invitant chacun, en ces lieux de diaconie, à rester éveillé au rendez-vous qu’il a avec Celui qui appelle à la vie. Rares sont les lieux de solidarité dans l’Eglise qui parviennent à honorer tous ces éléments.
8 juin 2002