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Passion d’argent, raison spéculative

Philippe Riviale

Un auteur prolixe et foisonnant, par toujours très clair, s’affronte à la question classique : comment s’articule l’argent, ses passions et ses contradictions sociales, avec la monnaie, ses calculs et son efficace économique ? Simmel qui, voilà bientôt cent ans, avait pratiquement tout dit sur la question est convoqué, ainsi que Aglietta et Orléan nos contemporains qui, de La violence de la monnaie en 1984 à La monnaie souveraine, voici juste trois ans, n’avaient pas laissé grand-chose dans l’ombre. Fourier et Tocqueville, les auteurs fétiches de Philippe Riviale, sont également du festin. Le résultat est une relecture très riche de la pensée économique moderne, tellement riche qu’elle en est parfois indigeste. Le lecteur averti regrettera plusieurs grands absents : Bernard Perret bien sûr, et surtout Rospabé dont les études sur le fondement anthropologique et historique de la monnaie n’ont pas encore été dépassées. En oubliant que la monnaie est fondée sur la dette, Philippe Riviale perd une bonne occasion de justifier sa culture encyclopédique.

Étienne Perrot
4 juillet 2001
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