La jeunesse est souvent considérée comme un temps d’expérimentation, de latence. Selon Anne Muxel, les parcours politiques des moins de trente ans s’inscrivent dans cette logique qui conjugue héritage et invention, intériorisation et réappropriation. Cette phase passe par une sorte de moratoire électoral : la première expérience politique est collective et n’est pas étrangère aux mouvements étudiants. Pourtant, l’héritage familial conditionne largement les choix. Rares, à part chez les plus diplômés, sont ceux qui s’inscrivent en rupture. Loin d’être des révoltés, les jeunes seraient d’abord des sauveurs à l’image de leurs héros : Mère Teresa ou l’abbé Pierre. Ils aspirent aussi à plus de paix, à une plus grande moralité de la vie publique et à davantage de démocratie de proximité.
4 juillet 2001