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Les écoles démocratiques ont récemment fleuri en France. Entre difficultés financières et injonctions éducatives, beaucoup ont dû fermer ou se plier à un cadre scolaire plus classique.
Les écoles démocratiques, qui émergent en France depuis une dizaine d’années, s’opposent radicalement au système scolaire classique, perçu comme le lieu privilégié de domination des adultes sur les enfants. À mi-chemin entre communautés démocratiques et écoles alternatives, elles prônent une éducation sans hiérarchie d’âge et cherchent à « abolir l’âgisme »1, un type de discrimination fondé sur l’âge.
Sur le plan éducatif, il s’agit de ne pas reproduire la « forme scolaire », cette relation sociale hiérarchique entre le maître et les élèves, fondée sur une transmission verticale du savoir2. Le modèle pédagogique s’inspire de celui de la Sudbury Valley School, créée aux États-Unis en 19683. Les cours ne sont pas obligatoires et les apprentissages informels sont encouragés. Il n’y a pas de programme scolaire, de hiérarchie dans les savoirs, ni de linéarité dans les apprentissages.
Des enfants de 4 à 18 ans pratiquent les activités qu’ils souhaitent en mixité d’âge. Les adultes ne sont donc pas professeurs, mais « facilitateurs ou facilitatrices d’apprentissage » : des personnes-ressources qui évitent d’intervenir auprès des enfants si ces derniers n’en expriment pas le besoin.
Sur le plan politique, l’autorité de l’adulte est déléguée au groupe, par le biais d’instances démocratiques. Les « conseils d’école » sont des assemblées souvent hebdomadaires où sont votées les règles et activités du groupe. Les enfants scolarisés ainsi que les facilitateurs et facilitatrices d’apprentissage peuvent y participer à parts égales, et sont soumis aux prises de décision de la même m
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