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Face au défi climatique, la notion d’adaptation s’est progressivement imposée en complément de celle d’atténuation. Loin de se réduire à un ajustement technique, elle ouvre à de profonds questionnements politiques.
Le 25 octobre dernier, le gouvernement a présenté le 3e Plan national d’adaptation face au changement climatique pour la France (PNACC3). Après les chaleurs de l’été 2022 et les inondations de cet automne, il semble plus clair que jamais que nous ne pouvons plus nous contenter d’agir pour limiter le changement climatique – ce que les rapports du Groupe d’expertise intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) appellent l’« atténuation » – mais nous devons nous préparer aussi à faire face à ses multiples conséquences – l’« adaptation ».
Ainsi, même si la lutte contre le changement climatique reste aujourd’hui focalisée sur l’atténuation et sur la décarbonation des sociétés, nous assistons peu à peu à l’émergence d’un second front, au cœur de la bataille climatique.
Alors que l’adaptation a longtemps été perçue comme un renoncement à agir, elle est de plus en plus envisagée comme complémentaire à l’atténuation1. Dans le baromètre annuel de l’Agence de la transition écologique (ADEME), sur les représentations sociales du changement climatique, 80 % des personnes interrogées en 2022 considèrent que leur territoire aura à prendre des mesures importantes pour s’adapter aux nouvelles conditions climatiques dans les décennies à venir2.
Les élus locaux et les professions les plus exposées se trouvent de plus en plus démunis face aux évolutions du climat.
Les citoyennes et les citoyens se sont-ils pour autant emparés de la question ? Rien n’est moins sûr. Dans l’opinion, l’adaptation reste un sujet méconnu, théorique et peu « politisé » à l’heure où l’on a encore peu conscience des effets réels, concrets et systémiques du changement climatique, au-del�
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