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La politologue Fatima Ouassak invite l’écologie politique à se renouveler à partir des quartiers populaires, de l’histoire décoloniale et des religions. Entretien.
Qu’est-ce qui vous a amenée à rédiger Pour une écologie pirate1 ?
Fatima Ouassak - Je constate le manque d’organisation politique au sein des quartiers populaires d’Europe, et la nécessité de faire émerger une pensée, une réflexion, une analyse et des outils politiques et stratégiques depuis ces quartiers.
En y consacrant une partie de ma vie, grâce à l’écriture et au militantisme, je souhaite contribuer à ce mouvement. J’y participe avec mon expérience de femme racisée et musulmane, mais aussi de mère, ayant grandi et habitant encore dans des quartiers populaires.
Je suis une militante antiraciste et intersectionnelle, c’est-à-dire que je crois en la nécessité de la convergence des luttes. Cela fait vingt ans que je travaille à cette alliance en me déplaçant à différents endroits, à la campagne, dans des universités, dans des espaces féministes, dans des lieux écologistes, etc.
C’est avec ce bagage que j’ai rédigé Pour une écologie pirate, et c’est en raison de cette expérience que je me permets autant de « mutineries », de critiques envers le mouvement écologiste dont je fais partie.
Vous avez participé à la création de Verdragon, la première maison d’écologie populaire en France. Qu’est-ce que ce lieu a de si singulier pour vous ?
Verdragon est née de l’alliance d’une association écologiste, Alternatiba, et d’une association antiraciste et féministe, le Front de mères. C’est une expérience concrète d’alliance des luttes au service d’une écologie commune, qui a duré de janvier 2021 à janvier 2024. Notre souhait est désormais de lancer un genre de Verdragon ambulant, qui migrerait ailleurs en France et en Europe.
« C’est important d’avoir un lieu où on va au-delà d
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