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Sécurité « Mères-tampon » ou doubles cibles ?

Croquis de la vue de clients qui marchent jusqu’à un point de deal depuis la fenêtre d’une mère au nord de Marseille. © Alice Daquin
Croquis de la vue de clients qui marchent jusqu’à un point de deal depuis la fenêtre d’une mère au nord de Marseille. © Alice Daquin

Au cœur des quartiers populaires de Marseille, avec l’aval du gouvernement, certaines mères tiennent un rôle d’intermédiaire entre les institutions et les jeunes de la cité. Stratégique, l’entre-deux peut aussi s'avérer fragile.


Nous sommes en mars 2022. Dans une cité du nord de Marseille, la ministre de la Ville, Nadia Hai, inaugure un café des femmes en grande pompe. Elle évoque avec les interlocutrices associatives et des habitantes présentes le dispositif des « Gilets roses », soutenu par son gouvernement.

Je demande alors à Tania, une mère d’une cinquantaine d’années qui dirige une association dans la cité, ce qu’elle pense de ce dispositif. « Il faut voir le soutien que ça rapporte », répond-elle. Quand bien même, elle demande déjà à une de ses bénévoles de trouver des gilets roses chez Décathlon. « Ne nous oubliez pas », glisse Tania à la ministre pendant son départ sous le feu des flashs des journalistes.

En créant le dispositif Gilet roses en 2021, Nadia Hai reprend en réalité le nom d’un collectif de mères de Corbeil-Essonnes pour labelliser – non sans ironie par rapport au mouvement des Gilets jaunes – un fonds de 2 millions d’euros destiné à des collectifs de femmes engagées dans la médiation dans les quartiers populaires.

« Vous avez des femmes qui, depuis des décennies, agissent dans les quartiers pour apporter du calme, de la sérénité, calmer les jeunes, et pour donner des perspectives positives pour occuper cet espace public », déclare-t-elle alors qu’elle présente le dispositif sur un plateau télévision en 2022.

Le rôle des mères dans l’espace public est bien plus complexe et ambigu qu’il n’y paraît.

Par ce dispositif, le gouvernement courtise les associations locales de femmes et tente de récupérer à son compte leurs pratiques de surveillance et de contrôle des jeunes hommes au sein des espaces dits publics. Les collectifs qui bénéficient du soutien financier sont invités à s’appuyer sur un « kit de communication » : gilet rose, logo officiel, hashtag #GiletsRoses, etc.

Ce coup

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