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Les choix budgétaires du nouveau gouvernement mettent en péril l’égalité des citoyens face aux services publics. La privatisation amorcée menace la cohésion sociale.
Invité sur France 2 le 3 octobre dernier, Michel Barnier, le Premier ministre, a indiqué qu’il souhaitait « fusionner des services publics » et « sans doute ne pas remplacer tous les fonctionnaires » afin de réduire les dépenses publiques. Alors qu’il avait indiqué dans les semaines qui avaient précédé son discours de politique générale qu’il souhaitait mettre la santé et l’éducation au cœur de sa politique, son projet de budget ne semble pas correspondre aux promesses.
Le service public se confond avec l’intérêt général. Comme l’a rappelé en 2017 le conseiller d’État Bernard Stirn : « Un service public se définit comme une activité d’intérêt général menée sous le contrôle de l’administration avec des prérogatives de puissance publique. » L’égalité en est un élément déterminant : en effet, l’égalité devant le service public est un principe à valeur constitutionnelle, qui découle du principe général d’égalité de tous devant la loi mentionné dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789.
Depuis la fin des années 1970, l’existence et l’intérêt des services publics sont remis en cause par des théoriciens et des responsables politiques qui considèrent qu’il faut limiter l’intervention de l’État dans la vie économique et que les services publics devraient concerner principalement les activités régaliennes.
Le New Public Management est un mouvement visant à appliquer au secteur public les outils du secteur privé.
Les arguments déployés sont de diverses natures : l’État serait en puissance un État totalitaire ; la gestion publique serait toujours moins efficace que la gestion privée (même si un service public peut être géré par le secteur privé…) ; les services publics sont financés par des prélèvements obligatoires, ce qui a pou
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