Dans la culture africaine, Ubuntu est la capacité d’exprimer la compassion, la réciprocité, la dignité, l’harmonie et l’humanité, pour maintenir une communauté dans la justice et la bienveillance mutuelle.

C’est une philosophie de la relation, fondamentale pour nos existences. « Depuis la toute petite enfance, écrit le philosophe ghanéen Kwame Anthony Appiah, c’est dans le dialogue avec l’intelligence que les autres ont de ce que je suis, que je développe une perception de ma propre identité.1 » Ubuntu s’envisage comme une éthique relationnelle qui oblige à reconnaître l’humanité des autres et à se comporter humainement avec eux.

En Afrique du Sud, Ubuntu a permis de répondre aux besoins de compréhension, de réparation et de réconciliation du peuple sud-africain à la suite de l’apartheid. Depuis 2009, les « voyages d’intégration africaine » (VIA)2, qui s’appuient sur le concept d’Ubuntu, instituent un espace d’échange entre jeunes du continent africain et de la diaspora pour favoriser le vivre-ensemble et bâtir une Afrique habitable pour tous.

Ubuntu touche à notre aptitude à devenir homme par la reconnaissance de l’autre.

Ubuntu touche à notre aptitude à devenir homme par la reconnaissance de l’autre. Il est reconnu que les traditions africaines antiques questionnent l’existence humaine par la voie de la relation et non par celle de l’être. Dans Ubuntu, la personne est moins constituante que constituée par l’altérité.

Dans cette même perspective, Ubuntu vise à aider chaque être humain à mieux se penser à partir de ses appartenances relationnelles. C’est une forme renouvelée du « connais-