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Réinventer la croissance

Jacques Méraud L’Harmattan, 2007, 244 p., 22,50 €

Voici une leçon magistrale de macroéconomie appliquée. La croissance économique est nécessaire à la France, tant pour des raisons démographiques que sociales. La productivité est son prophète, son serviteur est la demande issue de la hausse des revenus des classes moyennes. Une politique monétaire « à l’américaine » ne peut, aux dires de Jacques Méraud, que favoriser cette politique de croissance. Concomitamment est désirée une formation de la main-d’œuvre pour ajuster les compétences professionnelles aux besoins des entreprises. La politique budgétaire n’est pas en reste : l’auteur argumente en faveur d’un pacte européen de stabilité et de croissance, d’une souplesse telle que l’on puisse en inverser les termes pour qu’il devienne un pacte de croissance et de stabilité. Tous les étudiants en économie auront reconnu le schéma type de la pensée keynésienne. Le tout est appuyé sur une multitude de chiffres agencés dans des tableaux assez pédagogiques. En dépit des apparences, Jacques Méraud ne se trompe pas d’époque. Il connaît le diktat de la concurrence internationale, la volatilité des capitaux, les exigences des actionnaires, salariés retraités des pays anglo-saxons regroupés dans des Fonds de pension. C’est pourquoi il ne tombe pas dans le piège de la hausse inconsidérée des salaires. Il propose plutôt un redéploiement des dépenses sociales, voire leur augmentation circonstanciée, financée sans augmentation des prélèvements obligatoires. Au risque de nourrir un déficit des paiements – mais ça, il ne le dit pas. Pour être en cohérence avec son idée force de productivité globale, il lui suffirait d’être davantage conscient des contradictions des appareils administratifs et du gaspillage. En l’absence de ces addenda, le lecteur ne comprend pas pourquoi, en dépit de ses capacités reconnues, la France connaît un chômage triple de celui des pays qui lui sont comparables par les prélèvements obligatoires et les dépenses publiques.

Yann Galenna
14 juin 2007
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