Pour un meilleur débat public
Pierre ZemorA une époque où l’avenir semblait maîtrisable, Pierre Mendès-France disait : « gouverner c’est choisir ». La décision s’appuyait sur la prévision, souvent monopole des experts, et sur la planification, conçue aussi démocratique que possible. Aujourd’hui l’avenir est moins facilement déchiffrable, les modèles sociaux et politiques sont ébranlés, le pouvoir communique mal. Le besoin se fait sentir de « prévenir », en mettant en œuvre la participation. Cette quête de démocratie participative passe par le débat local mais appelle aussi le débat public que sont censées rendre possible, par exemple, la Commission nationale du débat public ou la loi sur la démocratie de proximité. Qu’en est-il face à des choix importants, tel celui d’un nouvel aéroport ? P. Zémor scrute avec précision les conditions de la participation et discute la question de la communication publique. Améliorer le dialogue entre l’Etat et les citoyens doit permettre d’éviter les illusions de la démocratie directe et les dérives de la démocratie d’opinion. La démocratie participative doit venir se greffer sur la démocratie représentative pour la revivifier.
6 juillet 2003