La question clé que l’ouvrage se propose de résoudre est celle de la sécurité de l’approvisionnement énergétique de l’Union européenne dans les années à venir. Auparavant, tout un parcours est déployé : il part des fondamentaux de l’énergie via des définitions et des bases quantitatives, pour aborder les prospectives de consommation et de production à moyen terme, jette ensuite un regard critique sur le courant du développement durable et analyse les enjeux propres à chaque type d’énergie (pétrole, gaz, charbon, sources d’énergies renouvelables, électricité). Ces nombreux chapitres introduisent une démarche assez systématique de lecture sous un angle géopolitique, avec le souci de recadrer autant que possible les données propres à l’Europe. En parallèle, des dossiers épineux sont documentés (qui marquent les relations internationales en matière d’énergie). Pour exemple, le positionnement des organisations internationales, le juste rôle à accorder à l’efficacité énergétique ou encore l’avenir du nucléaire. Abordant en fin d’ouvrage la gestion de la sécurité des approvisionnements, l’auteur plaide pour une diversification des sources d’énergie, des pays fournisseurs et des routes d’approvisionnement. Les partis pris de l’auteur, fonctionnaire européen, marquent très clairement ses analyses. Confiance absolue dans le fonctionnement des marchés et dans l’avenir promis par les progrès techniques, rejet des arguments écologistes ou critiques envers la science… Autant de leitmotive qui font souvent regretter le manque de nuances dans les positions adoptées. Il est rare de voir les théories de Jacques Ellul ou le rapport du Club de Rome si fortement remis en cause pour consolider l’assise des énergies fossiles sur leur trône.