Cet ouvrage collectif – 40 auteurs y ont contribué – est une véritable somme pour lire l’évolution des relations professionnelles en France depuis 1992. La spécificité du système français, par exemple par rapport au système britannique, est soulignée : dans la gestion des ressources humains, l’organisation du travail, la stratégie économique. La description du tissu productif est mise en relation avec l’évolution des données statistiques et du contexte législatif et politique. Sont ainsi suivis : la place des représentants du personnel dans l’entreprise, l’influence des syndicats (sur le mode de rémunération, les conditions de travail…), les relations avec les syndicats et les institutions représentatives, les recours aux prud’hommes, le poids plus ou moins grand de la régulation pratique, les ajustements de l’organisation du travail… Sociologues, économistes et juristes croisent ici les analyses. A partir des résultats d’une vaste enquête (enquête « Réponse »), régulièrement reprise dans le temps, une typologie permet de comparer les systèmes socio-productifs de l’entreprise (taylorisme, « toyotisme », etc.), et d’évaluer leurs effets et la perception qu’en ont les salariés. Prenant en compte la pluralité des acteurs concernés, l’intérêt de cet ouvrage est de démonter très précisément des idées reçues, comme celle de l’irréversibilité des innovations du modèle managérial… Il souligne la persistance, et le renouvellement, d’un néotaylorisme.