Dans l’esprit de Michalet marqué par une vision agonistique des relations économiques mondialisées, Claude Pottier rassemble les principales théories actuelles qui nourrissent l’analyse universitaire française : exploitation à la sauce marxiste, passage du mode de production « fordiste » au capitalisme « patrimonial » dans la ligne de l’École de la régulation, approches néomercantilistes selon une tradition politique qui souligne avec juste raison combien les États affichent une idéologie libérale pour mieux cacher leur nationalisme économique. Autant de lectures qui restent actuelles. Les analyses sont présentées avec un grand souci pédagogique dans une sorte de « retenue idéologique » ; c’est le tribut que doit payer tout chercheur qui ne peut guère se risquer sur des interprétations totalisantes. Seule reste gênante l’ignorance des contradictions internes aux appareils d’États, lesquelles expliquent bien des incohérences politiques apparentes. Il est vrai que les chercheurs appointés par l’État ne sont pas les mieux placés pour mettre en valeur la relativité culturelle de leur lieu de recherche.