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Les infortunes de la République

Jean-Marie Colombani

Le directeur du Monde, qui n’a pas oublié ses origines corses, répond ici aux réactions jacobines hostiles à l’initiative du gouvernement relative à l’avenir de l’île de Beauté. A propos de la question corse, souligne-t-il, c’est la question de la France qui apparaît. Jean-Marie Colombani consacre la première partie de son livre à la Corse, la seconde à la France. La Corse, terre à la fois française et étrangère, a entrepris de se libérer de Gênes au moment même où la France elle-même opérait sa Révolution. Des liens solides ont été créés entre elles par la coïncidence de ces deux mouvements historiques. Mais l’originalité de la Corse subsiste. Elle tient tant à son insularité qu’à la persistance sur son sol et dans son peuple de fortes traditions grecques et romaines. Plus qu’à l’indépendance, elle aspire aujourd’hui à la reconnaissance. La République peut la lui donner, à condition de renoncer au « système consulaire qui plaît tant à nos jacobins » et qui « comporte trois volets indissociables : l’exécutif l’emporte sur le législatif…, l’administration sur les élus…, les instructions politiques sur la justice ». Cette logique consulaire est anachronique, sa persistance entraînerait pour la France des catastrophes. Heureusement une autre logique est déjà à l’œuvre dans notre pays. « Elle lie le transfert de pans entiers de pouvoir à l’Europe à l’assouplissement des contraintes qui enserrent le pouvoir législatif, à l’émancipation des régions, enfin à l’acceptation de l’émergence d’un vrai pouvoir judiciaire. » Jean-Marie Colombani propose une idée de la République, démocrate, plurielle et girondine.

Jean Weydert
4 juillet 2001
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