La Lituanie, la Lettonie et l’Estonie, qui font désormais partie de l’Otan et de l’union européenne, sont mal connues en France. Cet ouvrage remplit donc un vide. Il nous informe d’abord sur l’histoire complexe de ces pays ; à la fois proches et différents les uns des autres. Estoniens, Lettons et Lituaniens sont apparus vers 2500 avant JC. Ils sont coincés entre les Slaves et les peuples d’origine germanique. Le letton et le lituanien sont des langues indo-européennes tandis que l’estonien appartient au groupe des langues finno-ougriennes. Les trois pays ont été profondément marqués, à partir du xiv^e siècle, par la domination de l’Ordre des chevaliers teutoniques et, sur le plan économique, par leur appartenance à la Hanse. Ils sont passés du règne suédois (xvi^e et xvii^e siècles) au règne russe (xviii^e), tandis que s’affirmait peu à peu la personnalité autochtone et que reculait l’influence des Baltes allemands. Notons aussi la part importante des Juifs, dont beaucoup seront exterminés entre 1941 et 1944. Devenus de simples provinces de l’empire russe – la Lituanie a partie liée avec la Pologne annexée par la Russie –, ils sont réapparus comme États souverains en 1919, occupés en 1941 par la Wehrmacht, puis rattachés à l’Union soviétique. Ils ont recouvré leur indépendance en 1991, mais de fortes minorités de Russes subsistent en Estonie et en Lettonie, les uns étant citoyens, les autres non. Ces petits pays, dont le nombre d’habitants diminue, ont depuis longtemps un niveau d’éducation et de développement économique très supérieur à celui du voisin russe. Occupant une place stratégique, ils sont entrés dans la modernité politique et industrielle. Ce n’est pas le cas de l’enclave russe de Kaliningrad, ancienne Königsberg, parfois assimilée aux pays baltes, qui reste un problème non résolu.