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Le scandale de la pauvreté

Bertrand de Kermel Les causes et les remèdes L’œuvre, 2012, 216 p., 20 €

L’auteur préside le comité « Pauvreté et politique » qui milite « pour une politique juste et efficace, mise délibérément au service de l’homme, à commencer par le plus démuni ». Dans un précédent ouvrage Libéralisme et pauvreté (L’Harmattan, 2000), il fustigeait une mondialisation mal maîtrisée, interpellant les gouvernements face à l’augmentation de la misère. Douze ans après, il revient à la charge en dressant un véritable état des lieux des carences de la société française dans la prise en charge de la pauvreté et remettant en cause un libéralisme qui conduit à la financiarisation et aux délocalisations. Dans une première partie, il déplore la banalisation de la pauvreté comme du chômage et la déliquescence de la notion de solidarité. On met trop facilement en avant le coût abusif de l’État providence, les prétendues vertus de l’individualisme, des lois du marché et la nécessité d’une baisse des impôts. À quoi s’ajoutent l’incapacité de l’école à réduire les inégalités, les pratiques de spéculation et de corruption, l’inadaptation et l’injustice des fiscalités, la précarisation des salaires et de la protection sociale, l’excès de pouvoir des règles de l’Organisation mondiale du commerce. Une seconde partie veut proposer quelques pistes susceptibles de remettre la démocratie d’aplomb et le libéralisme sur les bons rails. Il est primordial pour l’auteur de redonner leurs pouvoirs aux élus et responsables politiques. Il plaide surtout pour un développement durable, où plus jamais l’homme ne soit considéré comme une variable d’ajustement. Ce qui suppose de revaloriser l’altruisme, de développer l’économie sociale, de changer de modèle de croissance, de savoir utiliser de nouveaux indicateurs de richesse, d’équilibrer dans les échanges le droit du commerce avec le droit social et le droit environnemental. L’ouvrage se termine par un rappel : l’importance de l’attention toute particulière à l’égard des plus démunis dont il avait dressé un tableau saisissant dans son introduction.

Daniel Fayard
15 mai 2012
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