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La Nation dans tous ses Etats

Alain Dieckhoff Flammarion, coll. Champs, 2000, 356 p., 8 €

A l’âge de la mondialisation, l’on assiste au réveil des courants régionalistes ou même « nationalitaires », que ce soit en Occident (Irlande, Belgique, Espagne, Québec), ou dans l’ex-Yougoslavie, ou dans l’ex-Union soviétique après la fin de la guerre froide, ou dans bien d’autres régions du monde (Proche-Orient, Afrique, Sri Lanka, Indonésie…). Faut-il y voir un retour du tribalisme? Sans exclure les dangers de replis particularistes, A. Dieckhoff voit plutôt dans ce phénomène l’affirmation de différences sur fond de similitudes croissantes. Il y aurait moins là un reliquat du passé qu’une préfiguration de l’avenir. On y trouverait surtout la volonté de reconnaissance de cultures spécifiques différentes de la culture d’Etat. Comment gérer ce pluralisme que l’auteur n’hésite pas à nommer national ? La multinationalité est un défi pour l’Etat conçu comme Etat-Nation. Il se trouve attaqué à la fois par le haut, par le supra national, et par le bas, par les tendances régionalistes ou « nationalitaires ». Il n’est pas appelé à disparaître, mais à se réformer en profondeur. Ni le libéralisme, ni le jacobinisme, ni le multiculturalisme tous azimuts ne sont en mesure de relever le défi. L’Etat démocratique multinational, dont A. Dieckhoff nous invite à discerner les traits naissants, doit remplacer l’Etat-nation. Faute de quoi, le risque est grand de voir la tentation sécessionniste se renforcer.

Jean Weydert
4 juin 2012
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