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La mondialisation. Théories, enjeux et débats

Pierre de Senarclens Armand Colin, coll. U, 2002, 224 p., 15 €

Ayant été deux fois réédité en peu de temps, ce livre mérite une attention spéciale. Il traite à la fois des théories des relations internationales, de leur pratique et de leurs conséquences. Les relations entre Etats souverains ont longtemps relevé de l’« état de nature » plus que des principes du droit. Cependant, du xviie au xixe siècle, un courant de pensée, représenté notamment par l’Abbé de Saint-Pierre et Kant, s’est efforcé de définir des normes susceptibles d’assurer la paix entre les nations. Au xxe siècle, la SDN s’est appliquée à mettre en œuvre le principe de sécurité collective. S’y sont opposés les tenants de l’école dite « réaliste » pour qui le principe de souveraineté oblige les Etats à mener une « politique de puissance ». Ils ne doivent compter que sur eux-mêmes pour assurer leur sécurité, réaliser leurs ambitions et atteindre leurs objectifs économiques. Après la deuxième guerre mondiale, avec la création de l’Onu et plus encore, au plan régional, de l’Union européenne, on semblait s’orienter vers une ère de souverainetés limitées. Mais aujourd’hui, les Etats-Unis, la Russie, Israël, ont clairement choisi la politique de puissance. C’est dans ce contexte que la mondialisation se développe. Elle consiste d’abord en une intensification des échanges commerciaux, des investissements et des flux de capitaux – rendue possible par le progrès des communications et par des politiques de dérégulation – entre les principaux pôles de développement capitalistes (Amérique du Nord, Europe occidentale, Japon). Les autres pays sont plus ou moins contraints de prendre la même voie. La mondialisation favorise d’importants progrès matériels, un essor des migrations et des échanges culturels et sociaux, le développement d’associations transnationales. Elle entraîne aussi de nouvelles polarisations sociales, une pauvreté de masse sans précédent, des guerres civiles, des atteintes à l’environnement planétaire, des risques accrus de terrorisme, L’auteur souligne l’immense besoin d’une vraie coopération entre Etats pour éviter les risques et mettre à profit les chances que comporte la mondialisation.

Jean Weydert
18 juin 2002
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