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Face aux marchés, la politique

Anton Brender

Le propos est simple, le ton pathétique, le résultat mitigé. Anton Brender reconnaît avec une certaine complaisance tactique les méfaits du marché, les dérives capitalistes, les errements des chefs des groupes internationaux. Il truffe son texte d’allusions aux événements récents, la faillite frauduleuse d’Enron, World-com, le rapport Charpin ; il ne manque plus que l’affaire du Crédit Lyonnais, l’impossible réforme fiscale, les palinodies de l’Union européenne, mais cela ne collait pas avec son argument. De ces allusions assénées avec plus de convictions que d’analyses, il ressort une vérité première, celle-là même que l’auteur a voulu mettre au jour : les marchés fonctionnent comme l’Etat veut bien qu’ils fonctionnent. Plutôt que « face » aux marchés, la politique apparaît ici comme ce qu’elle est : intérieure aux marchés, comme les marchés sont intérieurs à la politique. Ce qui permet de dénoncer avec juste raison les utopies qui bercent les consciences de gauche : la taxe Tobin dont Anton Brender montre le danger, la régulation financière, la productivité dont il souligne l’impérieuse nécessité. Il veut montrer que le capitalisme est aujourd’hui le seul régime économique capable de fournir à la société civile le confort et la sécurité qu’elle attend du progrès technique. Mais cet objectif ne sera atteint que par une politique à la fois réaliste et respectueuse de ceux qui assument les risques économiques.

Étienne Perrot
5 juillet 2003
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