Cet ouvrage rassemble les contributions d’auteurs reconnus pour leur réflexion aux frontières de l’économie et de l’éthique. Bernard Perret rassemble ses derniers travaux sur la monnaie en mettant le doigt sur l’essentiel, le lien social ; Hugues Puel prolonge ses recherches sur l’éthique du travail ; Pierre-Patrick Kaltenbach dénonce en prophète éclairé les dérives d’une législation absurde qui favorise les associations lucratives sans but socialement déterminé ; Yvon Pesqueux évoque avec tendresse l’entreprise citoyenne ; Denis Muller fait presque aimer la théologie morale en traitant du nouvel esprit du capitalisme, sans parler des autres collaborateurs, non pas moins méritants, mais plus confus. Au terme de son effort, le lecteur conservera avec satisfaction l’impression que l’éthique commence à prendre corps dans le monde économique. En réfléchissant, il découvrira que ce corps éthique lorgne de plus en plus vers le droit au point d’en appeler à l’autorité de l’Etat pour renforcer sa légitimité. Et s’il connaît suffisamment Schumpeter – le grand absent –, il comprendra tout seul que le capitalisme dévore aujourd’hui les derniers stocks de morale qui lui sont nécessaires pour fonctionner alors que c’est là l’une des rares denrées qu’il ne peut pas produire.