Le scénario « Business as usual » du rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) de 2007 prévoit une augmentation de la température de 6,1 °C en 2100. La crise climatique est-elle inéluctable ? Non, répond pourtant Adolphe Nicolas, géologue et professeur émérite à l’Université de Montpellier : la pénurie en combustibles fossiles prévue dès 2050 aura un effet positif sur le climat. Sa démonstration s’appuie sur un tableau détaillé de l’état des énergies dans le monde en 2011. Dans une première partie, il décrit comment l’économie a été portée particulièrement depuis deux siècles par une énergie domestiquée : la révolution industrielle a été celle des combustibles fossiles (pétrole, charbon et gaz naturel) et « l’or noir » a été moteur de développement démographique et de la croissance du Pib mondial. Mais le pic de pétrole (la moitié des réserves mondiales consommées) serait déjà dépassé. L’auteur rappelle les prévisions identiques de pic pour tous les autres combustibles fossiles et minéraux, vers 2020. La technologie serait-elle la solution ? Certes le nucléaire de quatrième génération pourrait offrir en partie une porte de sortie quand les énergies renouvelables rencontrent encore de grandes difficultés techniques. Mais dans une seconde partie, Adolphe Nicolas prédit une énorme crise financière due à la flambée du coût du pétrole, suivie d’une crise alimentaire qui fera chuter la population mondiale. Seul un partage technologique et financier permettra le sevrage énergétique après une période de chaos. Et la modélisation de température moyenne mondiale de l’ordre de 1 °C à 1,5 °C en 2100 se réaliserait ! La pénurie des énergies et nos efforts de réduction d’émission de gaz carbonique seront bien venus sauver le climat. Quels défis politiques pour l’humanité !