L’association Économie et Humanisme, fondée par le dominicain Joseph Lebret à Marseille en 1941, veut promouvoir une économie au service de l’homme en se situant dans un contexte très proche de la vie de tous les jours. Hugues Puel, lui-même dominicain, s’est engagé dans le mouvement du vivant de Lebret. C’est en acteur, non en historien, qu’il raconte le développement de ce mouvement lié à l’évolution de l’Église catholique en France. Son témoignage n’en a que plus de force. A la fin du xix^e siècle, l’Église catholique en France traverse une crise. Elle vit un modèle encore largement caractérisé par l’intégralisme et l’intransigeantisme. En même temps cependant, un nombre croissant de catholiques et de responsables d’Église, se ralliant à la République, entrent en dialogue avec la modernité. Économie et Humanisme s’inscrit dans une lignée soucieuse de porter l’intuition chrétienne au cœur de la société profane. Illustrée par Jacques Maritain, qui publie en 1936 Humanisme intégral, et par Emmanuel Mounier, qui crée dans les années 30 la revue Esprit où il évoque « feu la chrétienté » cette lignée se donne dans la revue Économie et Humanisme une expression sociétale compétente et ouverte. Elle reste aujourd’hui très présente aux questions de : pauvreté, politiques locales, démocratie, solidarité internationale, développement durable.