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Économie de la confiance

Éloi Laurent La Découverte, 2012, 124 p., 10 €

Éloi Laurent rassemble, un peu dans le désordre, les divers auteurs, économistes surtout, mais aussi sociologues et psychosociologues, qui ont fait de la confiance le centre du lien social et de l’efficacité socio-économique. En distinguant confiance interindividuelle et confiance envers les institutions, l’auteur fait œuvre utile. En revanche, peut-être influencé par la distinction anglo-saxonne entre le believe et le trust (cependant « in God we trust » affirme le billet vert),  il s’empêtre dans un distinguo en voulant séparer la fides, la foi (religieuse) de la fiducia, qu’il conviendrait de traduire (ce que l’auteur ne fait pas) par le terme de vieux français de « fiance » – qui a donné fiancé. É. Laurent oublie que ses statuts fondent la Caisse des dépôts sur la « foi publique », que le philosophe de L’Action affirme que « tout acte contient un acte de foi » : il n’y a aucune théologie là-dedans. La distinction est d’autant plus inutile qu’elle ne sert ni à critiquer les citations utilisées par l’auteur, ni à juger les tests psychosociologiques donnés pour illustrer le propos, ni à relativiser les sondages d’opinion mis en exergue, où le mot confiance n’est pas conceptualisé. Ce livre est-il à la hauteur des ouvrages de la collection « Repères » qui l’accueille ? Il pointe cependant une vérité essentielle : trop facilement convoquée par les économistes et les politologues qui désespèrent des liens institutionnels  et cèdent aisément à la tentation de subjectiver les problèmes sociaux, la confiance relève davantage du simulacre que de l’outil opératoire en sciences sociales.

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Yann Galenna
29 août 2012
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