Ce livre rassemble les contributions de chercheurs et d’enseignants de Bulgarie, de France, d’Écosse, de Pologne et de Slovaquie. Celles-ci sont regroupées en trois « moments », autour de trois verbes : concevoir, construire et agir. Chaque moment est introduit par une ouverture rédigée par Gilles Rouet, directeur de la publication. Une introduction générale de François Soulage et une conclusion de Gérard Wormser complètent l’architecture du livre. Partant du postulat qu’« aucun des marqueurs traditionnels de l’identité [territoire, langue, religion, citoyenneté, travail, etc.] n’est plus opératoire dans ce siècle » (p. 255), l’ensemble cherche à articuler les concepts de citoyenneté, de nationalité et d’identité dans le contexte actuel de la mondialisation, avec une attention particulière portée à l’Europe. Au fil des contributions, le lecteur pourra ainsi se confronter à une grille d’analyse inspirée de l’Esquisse d’une théorie générale de la magie de Marcel Mauss (paru dans L’année sociologique, 1902-1903), revenir sur la dichotomie entre communauté et société thématisée par F. Tönnies, s’interroger sur le « modèle français » de la citoyenneté, réfléchir sur les atouts du dialogue social européen comme modèle pour une démocratie à l’échelle européenne, penser l’articulation entre nationalités des pays membres et citoyenneté européenne, ou celle entre citoyenneté européenne et identité européenne, d’autre part. Il pourra aussi considérer la citoyenneté européenne à partir de l’exemple des néoruraux de France, approfondir comment l’identité nationale se construit en Ukraine, observer les limites de l’Initiative citoyenne européenne (dans le cas particulier de la Bulgarie), le rôle de la société civile dans l’histoire politique de la Slovaquie de 1918 à nos jours, réfléchir au lien avec l’Union européenne en termes de loyauté, à celui entre armée, nation et modernité, rencontrer le concept d’espace public (et de possible modélisation mathématique). Et enfin, aborder le thème de l’« e-citoyenneté ». Chaque contribution peut être lue pour elle-même. La répartition proposée en trois moments paraît parfois un peu formelle