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Churchill, Londres, mai 1940

John Luckacs Trad. par Alice Tillier, Odile Jacob, 2002, 254 p., 25 €

Après avoir écrit deux ouvrages fondamentaux, La dernière guerre européenne, septembre 1939-mai 1941 et Le duel Churchill-Hitler ; l’historien américain John Lukacs est revenu, dans le présent ouvrage, à l’histoire de la dernière semaine de mai 1940. Il avait été l’un des premiers à prendre connaissance des documents portant sur les séances du Cabinet britannique au cours de cette période et il montre à quel point ces séances ont pu être décisives. Entre le 24 et le 28 mai 1940, la guerre n’a pas été perdue, comme elle aurait pu l’être. Le Premier ministre a décidé de résister contre l’avis de ceux qui, à l’intérieur même du Cabinet, lui conseillaient de négocier avec Hitler ou de chercher la médiation de Mussolini. Cette décision, Churchill l’a justifiée en affirmant que la défense de la liberté commandait de prendre les risques d’un combat inégal plutôt que de se rendre sans avoir lutté. Il est étonnant de découvrir chez plusieurs ministres et parlementaires britanniques, en majorité conservateurs, un aveuglement qui les portait à considérer Hitler comme un adversaire de bonne foi avec qui l’on pourrait traiter. Hitler, de son côté, influencé par ce qu’il faut bien appeler le défaitisme de certains hommes politiques britanniques, a commis l’erreur de croire qu’il pourrait imposer ses conditions à Churchill. La résolution du Premier ministre était d’autant plus remarquable que la situation ne laissait guère de place à l’espoir. Le corps expéditionnaire britannique et plusieurs éléments de l’armée française étaient pris au piège dans la poche de Dunkerque. Les Hollandais avaient capitulé, le roi des Belges ne tarderait pas à le faire. Les troupes allemandes avançaient vers le Sud. La France résisterait-elle ? L’URSS n’était pas entrée dans la guerre, les Etats-Unis n’étaient pas encore décidés à intervenir. Par sa résolution et grâce à la réussite de l’opération sauvetage de Dunkerque, Churchill a pu retourner aussi bien son entourage immédiat que ses rivaux politiques et l’opinion publique. Il a encouragé ses compatriotes à tenir sous les bombardements allemands pendant la bataille d’Angleterre et ainsi préparé la victoire finale.

Jean Weydert
18 juin 2002
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