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Chemin faisant dans le siècle chinois

Jacques Leclerc du Sablon Karthala, 154 p., 2012, 16 €

« La Chine n’est pas un marché, mais une société », tel est le message de Jacques Leclerc du Sablon, qui a séjourné en Chine de 1989 à 2011 : professeur à l’université agricole du Yunnan, puis cadre du groupe Rhône Poulenc, et enfin directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie française en Chine. Agronome de formation et prêtre, il a voulu passer par l’apprentissage du mandarin et les études chinoises (« le détour par l’histoire est indispensable »). Il ne s’agit donc pas ici d’un ouvrage de surplomb, mais du bilan, modeste et très factuel, d’années de travail et de réflexions sur le terrain. L’agriculture, bien sûr. Les contraintes sont bien là : le maïs américain bien meilleur marché que le maïs chinois, la raréfaction hydraulique… Pourtant, « la Chine a les moyens, par la valorisation innovante de ses atouts (biodiversité, niches pédoclimatiques, savoir faire horticoles…) de faire de son agriculture une contributrice positive à son économie ». La question est d’éliminer « les fausses pistes et les fausses innovations ». C’est, aussi, une réflexion sur la présence de nos entreprises en Chine. Il est heureux que « la réticence chinoise au contrat et l’obsession française sur le même contrat aient laissé la place à une forme coopérative beaucoup moins définie, plus adaptable et plus viable. » Encore faudrait-il que les entreprises comprennent que bien des marchés se jouent au niveau provincial, voire local, et non à Pékin. Encore faut-il, aussi, entrer dans la spécificité du marché chinois. L’agenda de nos interlocuteurs a sa propre rationalité, celle d’une économie encore très loin de l’abondance de nos pays. Au-delà, c’est toute la question de cette société qui s’ouvre au monde. Les Chinois étudient-ils les pays avancés seulement pour les dépasser dans le domaine scientifique ? Ou le « détour par l’occident » est-il un passage obligé pour mieux se connaître soi-même ? À l’inverse, qu’est-ce que la Chine peut apporter au reste du monde ? Un surcroît d’humanité ? Ou encore, contribuer à la paix entre nations par de « nouvelles solidarités » (groupe de Shanghai, casques bleus chinois, relations apaisées avec Taïwan) ? Ce livre est à l’honneur de la Mission de France qui a accompagné la démarche de l’un de ses membres parti à la découverte de cette société « qui n’est pas un marché », mais une part d’humanité que nous ne pouvons plus ignorer.

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Michel Masson
11 décembre 2012
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