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Face au mal Le conflit sans la violence

Michel Wieviorka Textuel, 2018, 160 p., 17 €

Les éditions Textuel présentent, sous forme de conversations (menées ici par le très pertinent Régis Meyrand, anthropologue), des réflexions courtes et accessibles suscitant débats et idées nouvelles. Opération réussie avec Michel Wieviorka qui nous interpelle : « La société génère de nouveaux conflits qui sont en voie d’institutionnalisation et qui pourront peut-être freiner le mal. » À ses yeux, la société devrait organiser plus d’espaces de confrontations (ou « conflits pacifiques ») pour éviter, grâce au débat et à la négociation, des modes d’action plus violents. En cinq étapes, cet ouvrage nous permet aussi de considérer l’étendue des travaux du sociologue à travers ses thèmes de prédilection. Du libre arbitre face au mal (« en chaque être humain, il existe presque toujours une place de conscience, et donc de liberté et de responsabilité ») à l’inaptitude des sciences sociales à comprendre celui qui passe à l’acte violent, ou de l’emballement des médias après les actes de violence publique à l’insaisissable définition de la « violence symbolique », Michel Wieviorka discute des différentes formes du mal qui émergent aujourd’hui. En multipliant les réflexions sur le terrorisme, l’islam radical, l’antisémitisme, ou encore le complotisme, cet ouvrage réjouira ceux qui, tout en suivant la pensée engagée – mais toujours mesurée – de l’auteur, croisent avec lui les intellectuels contemporains comme plus anciens. Une lecture stimulante, qui permet au lecteur d’entrer en dialogue avec l’auteur et de tisser son opinion au sein d’une histoire encore en débat. On la recommandera à tous ceux qui essaient de se positionner « face au mal ».

Alice Corbet
29 décembre 2018
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