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Après le capitalisme. Essai d’écologie politique

Pierre Madelin Ecosociété, 2017, 148 p., 13 €

L’urgence d’aujourd’hui voit éclore de multiples réflexions sur les dimensions économiques, politiques, culturelles, voire religieuses, de la transition écologique. Dans une logique postmarxiste, l’auteur ne pronostique pas la fin du capitalisme ; il se contente d’en déployer l’impasse anthropologique. L’argumentaire repose sur trois piliers : les contradictions et les limites internes de la modernité, la prégnance d’une pratique industrielle capitaliste, des institutions politiques aliénantes. S’est disloquée la conjonction du savoir et de la maîtrise, mythe opératoire né en Occident au siècle de la raison, le XVIIe plus que le XVIIIe qui n’en a que développer les attendus politiques (la laïcité) et techniques (le capitalisme industriel). Le capitalisme a produit non seulement la fusée Ariane et le féminisme, mais également les États soumis à la logique instrumentale. Pompier pyromane, le capitalisme crée le monde liquide qui nourrit l’incertitude à laquelle la finance est supposée répondre. Chemin faisant, le néomalthusianisme, la guerre chimique puis électronique, le droit des animaux, etc., sont évoqués avec quelque bon sens. Surfant sur les analyses sociétales – depuis Charles Péguy et Simone Weil jusqu’à Serge Latouche (le théoricien de la décroissance) et David Van Reybrouck en passant par Ivan Illich, Marshall Sahlins et André Gorz –, Pierre Madelin brosse un tableau lucide, proche du désespoir, que malheureusement, l’appel à un anarchisme newlook ne saurait vraiment compenser.

Étienne Perrot
30 octobre 2017
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