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L’économie de Dieu. Famille et marché entre christianisme, hébraïsme et islam

Gérard Delille Les belles lettres, 2015, 348 p., 25,50 €

Karl Marx expliquait l’évolution des superstructures sociales, dont l’institution de la famille, par les contraintes économiques et l’émergence de l’exploitation du travail par les propriétaires du capital. Contestant cette vision unilatérale, Max Weber soulignait que les éléments culturels, institutionnels, religieux se combinent pour former des types d’humanité selon des configurations sociales changeantes. Gérard Delille tente une autre approche. Il aborde les civilisations méditerranéennes sous l’angle des lignages et de la transmission des biens, des devoirs et des pouvoirs ; d’où les trois parties : système de parenté, marché, politique. Ce travail d’anthropologie comparée éclaire la diversité des pratiques économiques et familiales par de multiples récits circonstanciés tirés des traditions historiques du pourtour méditerranéen. La primauté de l’État en islam, celle de l’argent dans le judaïsme de la diaspora, celle du marché dans la chrétienté, apparaissent alors comme les reflets du grand mouvement d’urbanisation occidental dont la mondialisation contemporaine n’est que le dernier avatar. Ces effets patrimoniaux éclairent les phénomènes familiaux dont le plus évident demeure, aujourd’hui plus que jamais, le contrôle des naissances.

Yann Galenna
11 juin 2015
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