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Les guerres africaines de François Hollande

Gregor Mathias L’Aube, 2014, 256 p., 17,80 €

Dans cet essai très documenté, l’auteur donne une vision plutôt complète du contexte et des actions militaires françaises en République centrafricaine (RCA) et au Mali en 2013 et 2014. Au Mali, l’opération a été juridiquement bancale, militairement réussie et politiquement habile. En RCA, si le contexte juridique international a été plus solide, paradoxalement, alors que l’armée française connaissait beaucoup mieux le terrain, l’impact militaire semble plus mitigé, même si l’intervention a objectivement évité des massacres à grande échelle. Dans ces deux cas, la question de la reconstruction et de la stabilité à long terme reste en suspens. Au-delà d’une approche documentaire précise, l’intérêt de cet essai est de confronter des points de vue différents sur la situation : l’association Survie, les partis politiques, des intellectuels des pays concernés. Il met en perspective ce tropisme socialiste depuis Guy Mollet, en passant par François Mitterrand, de s’appuyer sur les militaires plus que sur les diplomates quand il s’agit du continent africain. François Hollande, que l’on n’attendait pas vraiment sur ce terrain, y a fait preuve de détermination sur des dossiers où il s’est investi par nécessité. Au Mali, l’intervention française est la conséquence des erreurs de son prédécesseur. Pour la RCA, elle est la suite logique de la politique française en Afrique centrale depuis les indépendances, même si, dans un premier temps, le refus d’aider le président Bozizé a accéléré l’implosion. En définitive, François Hollande se met dans les pas de ses prédécesseurs et, nécessité faisant loi, les régimes autoritaires africains, qui voyaient l’arrivée de ce président avec inquiétude, se trouvent remis au centre du jeu, comme Idriss Déby, Denis Sassou-Nguesso, Ali Bongo, Paul Biya ou Blaise Compaoré (avant la chute de ce dernier sous la pression de la société civile).

Christophe Courtin
9 décembre 2014
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