Un souffle d’espérance grandit à la lecture : et si l’avenir, c’était aller vers plus de collaboration gratuite et de partage, au lieu de subir la privatisation de nos vies ? Une des forces du livre est de nous montrer que, loin d’être cantonnés à un monde révolu, les « communs » sont un élément fondamental de notre société. Il y a « commun » dès lors qu’une ressource est gérée par une communauté selon un ensemble de règles sociales. Aussi bien les règles de « savoir-vivre » en société… que le partage des logiciels libres. Et ces gestions partagées sont bien souvent plus efficientes que celles réalisées de façon privative, comme pour la création artistique. L’essor des communs numériques en est un exemple étonnant, d’une actualité percutante, sans interdire d’en tirer profit personnellement. L’auteur nous propose ainsi une alternative crédible à l’individualisme capitaliste, non pas en opposition, mais comme un troisième terme entre l’État et la propriété privée. Sa concision et sa clarté pédagogique en font un ouvrage très agréable à lire. Un seul regret : l’absence de traductions de termes centraux comme « enclosures » ou « communers ». Il nous reste encore à apprendre à habiter, ensemble, le monde commun.