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Une économie de services sans servilité

Philippe Madinier L’Harmattan, 2013, 158 p., 16,50 €

Après avoir connu un déclin séculaire, le travail indépendant se développe à nouveau. En France, on peut observer depuis une dizaine d’années ce phénomène qui pourtant paraît contraire aux lois de concentration économique et de salarisation progressive de la population active. Un mouvement qui semble durable, face à la montée du chômage, et surtout avec le développement des activités de services, qui ne nécessitent pas de grandes unités de production. Ces activités concernent aussi bien les personnes que l’habitat, l’environnement, les « choses »… Les besoins auxquels elles répondent semblent susceptibles de croître indéfiniment (santé, sécurité, éducation, loisirs, réparations…). À la différence de la production industrielle des biens, destinée à s’automatiser toujours davantage, ces activités de services emploieront de plus en plus de personnes. Mais comment, alors, « passer d’une société inégalitaire, où les uns sont au service des autres, à une société où tous – ou presque tous – seraient, dans l’égalité, au service les uns des autres ? ». La thèse de l’auteur est que « l’extension du travail indépendant peut contribuer au développement d’une société de services sans servilité ». Il plaide pour une politique de discrimination positive en faveur des services, notamment par le moyen de la fiscalité (forte baisse de la TVA pour ces prestations, majoration sur les biens). Face à l’industrie, un dédain et une hostilité sont à surmonter. Il faut aussi lutter contre les « phénomènes d’accumulation inhérents à toute économie de marché » et, pour cela, mettre en place une fiscalité très fortement progressive sur les revenus et les patrimoines. Sera-t-il possible de concilier liberté et égalité ?

Camille Renouard
26 novembre 2013
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