Les auteurs de ce livre – Marc Jeannerod, spécialiste des neurosciences sociales (décédé en 2011) et Alexandre Ganoczy, théologien – sont préoccupés par la montée d’une attitude de prévention aussi bien dans la société que dans l’Église. Ils s’intéressent à la tension entre confiance et défiance, en s’appuyant sur l’apport de la psychologie, de la sociologie, de l’ethnologie et de la philosophie. Les bases de la confiance et de la méfiance sont à la fois biologiques et psychologiques. Ces états mentaux sont « enracinés dans nos mécanismes biologiques corporels, neuraux, et conditionnés par eux, tout en générant et influençant nos pensées, nos décisions, nos affections et nos relations avec autrui ». Affectant le sujet au plus profond de son être et de son histoire individuelle, ils peuvent s’observer dès la petite enfance, puis tout au long de la vie (famille, couples, élèves/enseignants, patients/médecins, entreprise). Les divers comportements au sein des pays de l’Union européenne et de l’Église catholique sont aussi considérés. Il y a une « dialectique confiance-défiance », avec des variations dont le caractère reste indéterminé, relevant en grande partie de choix libres. Pour passer de la défiance à la confiance, il faut une orientation de ces rapports, un volontarisme éclairé. L’effet de la confiance valorise finalement autant celui qui reçoit que celui qui la donne. L’éclairage théologique met en relief la découverte biblique d’un Dieu relationnel, dans son action comme dans son être. La foi-confiance fait face à la mort et au mal. Un livre éclairant pour croyants et non-croyants.