Un ouvrage ramassé, stimulant et vigoureux. Ce plaidoyer de Martin Hirsch, membre de la commission Bachelet de l’Onu pour une « protection sociale universelle », transpose à l’ensemble des pays du monde les possibilités des modèles sociaux occidentaux – de grands avantages pour des contraintes finalement modiques. La réflexion est large, à la confluence de la crise financière (qui amenuise les programmes d’aide publique), du décollage économique massif de nouveaux pays, du vieillissement accéléré des populations à la suite du retournement de la natalité, des déséquilibres nés des différences massives de coût du travail sans régulation sérieuse des échanges, de la fracture mondiale entre capitalistes organisés et prolétaires exploités. S’appuyant sur plusieurs exemples majeurs, l’auteur souligne combien l’existence de filets de solidarité/sécurité, pour les personnes âgées, les malades ou les familles, entraîne un bilan collectif exceptionnellement favorable. Quelques facilités ou des approximations, liées sans doute à la rapidité d’écriture, n’amoindrissent pas la force de conviction d’un plaidoyer très actuel.