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Le patron, le footballeur et le smicard. Des rémunérations indécentes

Philippe Villemus Dialogues, 2011, 306 p., 19,90 €

La comparaison entre les rémunérations des dirigeants des grandes entreprises et celles des héros du football constitue le fil rouge de cet ouvrage. Tel un disciple de Spinoza, l’auteur ne s’indigne pas ni ne s’enthousiasme, il cherche à comprendre. De ce point de vue, le sous-titre est de trop. Pour cette analyse, l’auteur scrute les chiffres et les manières de faire. Les hautes rémunérations entraînent à leur suite celles du top management et celles des cadres supérieurs. D’ou des effets certains, non seulement sur la rentabilité des entreprises (au détriment des actionnaires), mais également sur la compétitivité et sur l’emploi. L’ouvrage le laisse pressentir en filigrane, la comparaison est la plus mauvaise des raisons ; ce qui n’empêche pas conseillers, chasseurs de tête, membre des comités de rémunération, voire certains hommes politiques dits « de gauche », d’ignorer toute justification économique pour s’en tenir fallacieusement aux comparaisons pour bénir n’importe quelle rémunération. Ce livre un peu bavard aurait gagné à se clore avant une troisième partie, qui se perd dans les considérations bien connues sur les « justes » rémunérations, sur fond exclusif des catégories économiques (l’utilité, la valeur d’usage, la valeur d’échange). Le lecteur conservera l’idée que les managers de qualité ne sont pas rares, contrairement à ce qu’ils veulent nous faire croire. L’auteur aurait pu préciser que, si rareté il y a, elle doit tout aux phénomènes économiques de réseaux (comme le show business, dont le football) et bien peu au marché, d’ailleurs inexistant pour le management de haut niveau.

Yann Galenna
8 février 2012
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