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Le christianisme face au défi des armes nucléaires

Jean-Marie Muller Golias, 2011, 85 p., 9 €

En 1983, dans son texte « Gagner la paix », la Conférence épiscopale française justifiait la dissuasion nucléaire française. Or, en janvier 2006, Benoît XVI affirme que la dissuasion est « funeste » (terme qui évoque la mort et le malheur) et « tout à fait fallacieuse » (terme qui connote tromperie et illusion). Jean-Marie Muller, théoricien et praticien de la non-violence depuis plus de quarante ans, veut espérer que les évêques français reprennent à leur compte les propos du pape. Il reprend et poursuit les réflexions ouvertes dans son livre Les Français peuvent-ils vouloir renoncer à l’arme nucléaire ? (Éd. du Man, 2010) et dans sa« Lettre ouverte aux évêques de France »(nov. 2010), développant les arguments qui lui semblent justifier une position des évêques français en faveur du désarmement nucléaire unilatéral de notre pays. Les plaidoyers pour un désarmement universel, progressif, simultané et contrôlé, avec leur apparence de réalisme, sont « parfaitement utopiques » et « relèvent de l’incantation pieuse » : « Pour un État, cela n’aurait aucun sens qu’il décide de renoncer progressivement à la peine de mort. » Ce livre vigoureux (« face à l’intolérable, la tolérance est une complicité criminelle ») appelle à « une brèche dans le mur de silence ». On y trouvera des phrases fortes de Georges Bernanos, Simone Weil, Emmanuel Mounier, ou la déclaration en 1981 de Raymond Hunthausen, archevêque de Seattle : « L’enseignement de Jésus nous demande de rendre à un César bardé d’armes nucléaires ce qu’il mérite : le refus de l’impôt. »

Étienne Godinot
8 février 2012
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